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Photo du rédacteurYogesh Patel

Une nouvelle version du guide GAMP®5 - Qu'est-ce qui a changé dans le guide GAMP®5 2ème édition?

Dernière mise à jour : 6 sept. 2022

Lorsque j’ai commencé ma carrière en validation de systèmes informatiques, j’ai travaillé sous la direction d’experts en validation reconnus localement et mondialement. J’ai été exposé à une diversité de systèmes de laboratoires et d’entreprises utilisés à travers le monde, variant en complexité et en fonctions. À cette époque, je ne travaillais pas à partir des directives décrites dans le GAMP®4 de l’ISPE, car l’entreprise pour laquelle je travaillais avait déjà intégré les lignes directrices et les meilleures pratiques de ce document dans un programme de validation intégré à l’échelle mondiale. Ce programme était déployé et mis en œuvre par le biais de politiques, de procédures d’opération normalisées et de modèles contrôlés. Depuis, je suis tombé amoureux de la validation et je me suis fait le devoir de bien la comprendre, et plus important encore, le devoir de partager cet intérêt et mes connaissances à ce sujet avec les autres.


Lorsque GAMP®5 – 1re édition est sorti en février 2008, je n’étais pas au courant de son existence. À ce moment, je ne possédais pas de copie et je n’étais pas membre de la communauté internationale de l’ISPE. Ce n’est que plus tard dans ma carrière que j’ai eu la chance de lire GAMP®5, de comprendre son importance et d’utiliser ce document pour aiguiser mes propres compétences en tant que consultant.


Aujourd’hui, près de 15 ans après la parution de la première édition, la 2e édition de GAMP®5 est maintenant disponible. Ce blogue est adapté aux professionnels de la validation et de la qualité travaillants dans l’industrie réglementée des sciences de la vie, qui s’intéressent à l’évolution de ce document d’orientation, et qui aimeraient savoir comment ce guide nouvellement révisé peut les aider.


Notes importantes à propos du guide GAMP®5

Tout d’abord, il est très important de noter que GAMP®5 n’est pas une réglementation, et que suivre les idées et les conseils mis de l’avant dans ce document ne garantit pas la conformité d’un système. En fait, j’interprète ce document comme l’ensemble des activités et des actions qu’une entreprise réglementée devrait minimalement effectuer pour augmenter son facteur de succès lors de la validation et gestion d’un système. La validation est une pratique axée sur le gros bon sens qui n’est pas très difficile à comprendre. Chaque entreprise doit créer et maintenir son propre programme de validation de sorte qu’il tienne compte de ce que l’entreprise fait et du type de produits et de services qu’elle fournit. Puisque la validation est une approche fondée sur le risque, un terme souvent mal compris et mal appliqué, elle n’est pas destinée à être bêtement appliquée à l’ensemble d’un système, mais doit plutôt être utilisée comme un outil pour déterminer où se trouve la valeur réelle des tests et identifier la documentation qui devrait être produite. Une fois qu’une cote de risque est déterminée pour une partie d’un système à valider, ou pour l’ensemble d’un système dans certains cas, ce périmètre peut être validé proportionnellement aux risques de sécurité des patients, de qualité du produit et/ou de l’intégrité des données qu’il présente.


L’un des avantages de la mise en œuvre de GAMP®5 pour une entreprise qui œuvre dans le secteur réglementé des sciences de la vie, est l’utilisation d’une terminologie uniforme, utilisée et comprise par tous les acteurs du secteur. La plupart des entreprises pour lesquelles j’ai travaillé, ou avec lesquelles j’ai travaillé, ne suivent pas directement les recommandations décrites dans GAMP®5, mais mettent plutôt en œuvre des concepts-clés de ce guide dans des processus et méthodologies qui leurs sont propres.

Il est important de savoir qu’au moment d’écrire ces lignes, le guide GAMP®5 – 2e édition est seulement disponible en version anglaise.


Les incontournables du guide GAMP®5

De nombreuses sections de la 2e édition de GAMP 5 restent les mêmes. Les sections suivantes sont les éléments clés auxquels je me réfère souvent. Ce sont des sections qui nécessitent une attention particulière et qui se doivent d’être bien comprises:

  • Section 2.2 – Concepts-clés

  • Section 3 – Approche du cycle de vie

  • Section 6.2 – Activités spécifiques au système

  • Section 7.2 – Bonnes pratiques du fournisseur

  • Section 7.13 – Support et maintenance du système pendant son exploitation

  • Annexe M4 – Catégories de logiciels et de matériels

  • Annexe M8 – Gestion des changements et de la configuration en phase projet


Les nouveautés du guide GAMP®5 2ème édition

Il y a beaucoup de nouveaux contenus dans la 2e édition. La majorité de ces nouveautés se concentrent sur les conseils entourant les nouvelles technologies de l’information, telles que les systèmes infonuagiques, l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage machine (machine learning, ou ML), les nouvelles méthodologies de développement de logiciels et le remaniement des infrastructures informatiques.


Dans cette nouvelle édition, les annexes suivantes ont été ajoutées (version anglaise):

  • Annexe D8 – Agile

  • Annexe D9 – Software Tools

  • Annexe D10 – Distributed Ledger Systems (Blockchain)

  • Annexe D11 – Artificial Intelligence and Machine Learning (AI/ML)

  • Annexe M11 – IT Infrastructure

  • Annexe M12 – Critical Thinking

Bien que la plupart des sections aient été mises à jour, les annexes suivantes ont connu d’importantes modifications :

  • Annexe D1 – Spécification des exigences utilisateur

  • Annexe S2 – Dossiers de production électroniques (EPR)

À noter que les annexes suivantes ont aussi été retirées de cette nouvelle édition:

  • Annexe D2 – Spécifications fonctionnelles

  • Annexe O7 – Activité de réparation

  • Annexe S5 – Gestion de la qualité au sein d’un environnement informatique externalisé


Les principales lacunes du guide GAMP®5 2ème édition

L'absence de certaines définitions

Le nouveau guide GAMP n’est évidemment pas parfait. Alors que l’une de ses principales recommandations consiste à « établir un langage et une terminologie uniforme » dans le secteur des sciences de la vie, des définitions pour certains termes piliers sont visiblement absentes, telles que: « qualification », « validation », « off-the-shelf », « good documentation practice (GDocP) » et « computer software assurance (CSA) » (voir l’annexe G2).


La vérité est que l’on peut trouver une diversité de définitions pour ces mêmes termes à partir des réglementations applicables (US FDA ou Santé Canada par exemple). Considérant cette information, je crois que l’ISPE a joué de prudence en évitant de prendre position sur la clarification de certains de ces termes controversés qui évoluent dans l’industrie depuis les 25 dernières années. La justification fournie dans le guide est que celui-ci vise à être flexible avec la terminologie, tout en étant aligné avec la FDA, qui a son tour a décidé de ne pas utiliser certaines terminologies en raison d’une mauvaise compréhension et utilisation de la communauté. Si seulement nous avions un document d’orientation pour aider à expliquer tout cela ! (Si vous n’êtes pas d’accord, je vous invite fortement à lire la Section 4.2.6.4 – Terminology par vous-même !) Je comprends que les directives GAMP doivent être flexibles, mais je crois qu’il s’agit d’une occasion manquée en matière d’éducation, d’autant plus que la nouvelle génération de spécialistes en validation de systèmes informatisés réglementés entre sur le marché du travail.


Dans la même lignée, j’aurais aimé lire un paragraphe décrivant l’utilisation historique de ces termes, de la qualification des instruments d’analyse aux références USP, en passant par l’utilisation de la terminologie IQ/OQ/PQ dans les différentes industries et pays, ainsi que l’évolution vers l’abandon de ces termes, et enfin, la transition récente de l’approche CSV à l’approche CSA.


Il est également décevant d’apprendre que la nouvelle méthodologie CSA a été nommée ainsi plutôt qu’en s’appuyant sur la signification historique que GAMP et d’autres guides de l’industrie bien reconnus ont fournie au fil des ans.


L'approche un peu trop simpliste de la section 24.3.1.16

La Section 24.3.1.16 – Removal of Dead Code présente selon moi une approche un peu trop simpliste. Celle-ci fournit une excellente approche théorique du codage et de la maintenance du code, mais ne propose pas d'approche pratique pour le maintenir de cette manière. Il convient plutôt de mettre en œuvre et de suivre une approche fondée sur les risques afin de trouver le bon équilibre pour chaque entreprise et chaque équipe de développement.


L'annexe D5 pourrait être mal interprété

Enfin, à l’annexe D5, le tableau décrivant les tests non scriptés par rapport aux tests scriptés peut être mal interprété. Bien que le guide GAMP se concentre principalement sur les aspects positifs des tests non scriptés et les aspects négatifs des tests scriptés, il ne parvient pas à identifier adéquatement les aspects négatifs des tests non scriptés. Pour être un excellent testeur, l’individu se doit d’avoir une connaissance approfondie des méthodologies et des pratiques de tests et se doit également de connaître très bien le système concerné. Une mauvaise interprétation de l’annexe D5 pourrait dissuader les testeurs juniors et intermédiaires de générer ou d’exécuter des cas/scripts de test, ce qui pourrait obliger les testeurs seniors ou le personnel de validation à effectuer ces tâches. Cela ne constitue peut-être pas l’approche la plus efficace du point de vue de la gestion des ressources.


Au bout du compte, l'objectif de la validation ne devrait pas être de remplir des classeurs de preuves documentées, mais plutôt de choisir l'approche qui convient à votre entreprise, vos besoins et à votre réalité.


Pour conclure

La nouvelle édition du guide GAMP est un incontournable à lire et à avoir en sa possession, et ce, peu importe si vous êtes au début de votre carrière en validation ou un spécialiste chevronné.


Ce guide contient des informations fondamentales pour comprendre les systèmes informatisés et le travail requis pour valider et maintenir la conformité de ces systèmes. GAMP ne remplace aucune réglementation ou norme internationale ou spécifique à un pays, mais fournit une base de référence solide pour les individus œuvrant dans l’industrie des sciences de la vie. Le nouveau guide GAMP établit la référence en matière de bonnes pratiques de validation et de gestion des systèmes informatisés. Il peut servir de boussole pour les entreprises des marchés et des pays émergents qui opèrent et se développent dans le secteur pharmaceutique et manufacturier en leur présentant les façons de faires que suivent plusieurs autres entreprises déjà bien établies. Le guide n’est peut-être pas parfait, mais c’est le meilleur à notre disposition dans son genre et nous aurons surement la chance de discuter de ses forces et faiblesses et de continuer de le voir évoluer au rythme de notre industrie pour les années à venir.


J’espère que ce blogue vous a aidé d’une manière ou d’une autre, et pour citer Spock de Star Trek,

‘Live Long… and Validate’.
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Si vous désirez en savoir plus, il nous fera plaisir d’échanger avec vous et de partager nos connaissances. Pour ce faire, cliquez ici pour céduler une consultation gratuite, ou écrivez-nous directement à info@innnovx.org.


Clause de non-responsabilité : Yogesh Patel est un expert en validation informatique chevronné, travaillant dans le secteur des sciences de la vie depuis 2005. Les opinions présentées dans cet article sont celles de l’auteur et de la firme de services-conseils InnovX Solutions, une firme basée à Montréal, Québec, Canada.

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